Microbiologie : Comment décontaminer un incubateur ?
Dans un labo de microbio, il y a un truc qu’on redoute tous c’est la contamination croisée. Eh oui, cette sorcière peut frapper à tout moment, que ce soit sur la paillasse ou pire… dans l’incubateur !
Et selon notre dernier sondage LinkedIn, presque la moitié d’entre vous a déjà fait l’expérience d’une contamination dans leur incubateur.
Une étuve “contaminée” c’est la cata. Ça peut ruiner pas mal d’analyses et pour s’en débarrasser, c’est souvent la galère.
Pour vous aider à prévenir, mais aussi à guérir (décontamination) ce problème, nous avons questionné pas loin de 20 laboratoires de microbiologie différents pour connaître leurs protocoles de surveillance et de nettoyage.
Let’s go !
Cet article est propulsé par DEVEA (un grand merci à eux !)
DEVEA est un fabricant français spécialisé dans la Désinfection des Surfaces par Voie Aérienne (DSVA).
Cette technologie permet de désinfecter aussi bien des petites surfaces (super pratique pour nos incubateurs !), que des pièces de grande taille et jusqu’à des volumes dépassant 1500 m³.
La DSVA peut être utilisé pour des désinfections curatives, mais aussi … préventives !
Comment se contamine un incubateur ?
Le coupable principal c’est les spores. Bactéries, levures ou moisissures, même si dans la majorité des cas, ce sont les moisissures qui sont à la fête.
Pourquoi ?
Parce que l’incubateur, c’est un peu un hôtel de luxe pour les micro-organismes. Température idéale, ventilation, tout y est pour qu’ils se propagent.
Comment ça se passe concrètement ?
Au bout de quelques jours d’incubation, les spores s’échappent des boîtes de Petri (qui ne sont pas étanches, petit rappel), et là, bonjour la contamination croisée.
Les spores volent dans l’incubateur, se collent aux parois, et reviennent contaminer toutes vos autres boîtes.
Résultat : tout doit être désinfecté. D’où l’importance de bien surveiller et d’agir avant que ça ne devienne un vrai champ de spores.
Découvrez les 5 meilleurs INCUBATEURS
Nous avons sondé les SuperMicrobiologistes.
Voici leurs marques d’incubateurs préférées
La surveillance de la contamination
Pour éviter la catastrophe, il faut surveiller l’apparition des contaminations pour les traiter avant qu’elles ne soient incontrôlables. Pour cela les SuperMicrobiologistes mettent en place différentes stratégies:
Prélèvements de surface réguliers
Certains labos font un prélèvement de surface chaque semaine avec des boîtes contact (que certain.e.s appellent RODAC). On prélève sur la porte (à l’intérieur !), les étagères, les parois… Les seuils de contamination acceptables varient selon les labos.
Par exemple, l’un d’eux tolère max 5 micro-organismes par boîte contact. Si c’est plus on nettoie ! D’autres vont lancer un nettoyage en fonction du type de microorganismes qui est retrouvé (moisissure).
Témoins négatifs
Certains labos utilisent des témoins négatifs pendant l’incubation. Mais si le témoin est contaminé, c’est souvent déjà trop tard… ça veut dire que l’incubateur est infesté, et là on sort la brosse à désinfecter !
L’expérience du microbiologiste
Bon, on plaisante souvent sur le fait que le microbiologiste peut « sentir » la contamination. Évidemment, ce n’est pas son nez, mais son flair qui parle !
Si vous voyez plus de moisissures que d’habitude pendant une incubation, c’est un signal d’alarme.
La stratégie c’est d’ isoler les boîtes contaminées dans des récipients fermés (type Tupperware) pour finir l’incubation. Bien entendu, on ne recharge pas l’incubateur en boîte jusqu’à la fin de l’incubation. Une fois terminée, hop on lance la grosse désinfection.
C’est efficace, mais il faut être attentif et réactif.
“Quelle est la chanson préférée des microbiologistes qui doivent nettoyer un incubateur contaminé ?
→ Il va y avoir du … spore !!”
Nettoyage et désinfection d’un incubateur
Chaque labo a sa méthode, mais globalement, il y a deux grandes catégories de nettoyage :
1. Le nettoyage préventif
2. Le nettoyage curatif
La désinfection préventive
La fréquence du nettoyage dépend de ce que vous faites dans le labo. La moyenne des laboratoires interrogés ? Entre une fois par mois et une fois tous les deux mois.
Avant de nettoyer, vous pouvez faire un prélèvement de surface pour voir où vous en êtes niveau contamination. Ça permet d’ajuster la fréquence des nettoyages (pour éventuellement les espacer un peu plus).
Le protocole est simple :
- Étape 1 : Eteindre, débrancher et vider l’incubateur.
- Étape 2 : Nettoyer, frotter toutes les surfaces. Tremper les plateaux si besoin.
- Étape 3 : Désinfecter avec un sporicide ou faire une DSVA.
Petit conseil : Lors de l’achat d’un nouvel incubateur, pensez à vérifier la facilité de nettoyage. Parce que se battre avec des grilles et les recoins, ce n’est vraiment pas fun.
La désinfection curative
Quand l’incubateur est blindé de moisissures, c’est la panique !
On a rarement des incubateurs de rechange, donc lorsqu’un est hors service, il faut agir vite pour le remettre en état de marche. Il est donc essentiel de mettre en place (en amont de la contamination !) une procédure de désinfection afin d’agir rapidement
Le début de la procédure est identique au nettoyage préventif : vider, débrancher, nettoyer, désinfecter (sporicide obligatoire). Il est important de nettoyer les petits crochets qui permettent de maintenir les plateaux ou grilles (on sait, c’est embêtant, mais c’est important !).
L’étape suivante c’est la fumigation ou la désinfection des surfaces par voie aérienne (DSVA).
Le PhileasⓇ Genius est un DSVA qui a été spécialement conçu pour désinfecter les incubateurs des laboratoires de microbiologie. Il peut traiter des incubateurs allant de 0,5 à 5 m³, autrement dit, toutes les tailles et tous les types d’incubateurs utilisés en microbiologie !
Le fonctionnement de ce système de désinfection des surfaces par voie aérienne (DSVA) est simple : à partir d’un désinfectant, le PhileasⓇ Genius génère par centrifugation un brouillard de microgouttelettes qui en se déposant sur toutes les surfaces de l’incubateur, y compris celles inaccessibles, comme derrière les… grilles, vont désinfecter l’incubateur.
Efficacité (prouvée par des tests sur de nombreux micro-organismes et une AMM), facilité d’utilisation et sécurité (biocide faiblement concentré)… le combo parfait pour le labo de microbiologie.
Alors non cet appareil ne vous évitera pas de “ranger et nettoyer” votre incubateur (faut pas pousser), par contre il s’occupera de la désinfection totale de celui-ci… ce qui est déjà pas si mal.
En guise de dernière étape de désinfection certains laboratoires font un cycle de 12h à 95°C… encore faut-il que l’étuve en soit capable.
Dans les cas extrêmes, certains labos ont dû désosser leur incubateur pour nettoyer l’intérieur. Vous n’imaginez même pas ce qu’ils ont retrouvé derrière les parois!!!
Après une grosse contamination, il est recommandé de faire un prélèvement de surface avant de réutiliser l’incubateur. Ça prend un peu de temps, mais ça peut éviter d’en perdre beaucoup si la contamination n’est pas complètement maîtrisée.
Conclusion
En bref, le meilleur moyen d’éviter la galère d’une contamination bien établie, c’est de miser sur la prévention et de bien surveiller vos incubateurs.
Alors, faites des contrôles réguliers, nettoyez souvent, et votre incubateur vous le rendra !
Remerciement à Christian Turmel, Katharina Pegeot Dewancker, Pauline Schaaf, Philippe Chabeaud, Matthier fraudeau, Alexandra Foucher, Benedict Guillard et tou.te.s les autres SuperMicrobiologistes
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