Solution pour réduire les déchets dans les laboratoires de microbiologie.

7 Solutions pour réduire les déchets du laboratoire de microbiologie

La réduction des déchets est l’un des sujets chaud du moment dans les laboratoires de microbiologie.

La preuve ? Une grande majorité des SuperMicrobiologistes bosse sur le sujet.

Souhaitez-vous réduire vos déchets dans le labo de microbiologie. 81% des microbiologistes répondent oui !

Franchement, on aurait mis notre main au bec Bunsen que c’était surtout pour alléger la facture (parce que les DASRI, ça coûte cher !).

Mais non ! Surprise, surprise, il semblerait que ce soit l’écologie qui mène la danse. Si c’est sincère, on applaudit avec notre main… brulée.

Pour quelle raisons souhaitez-vous réduire vos déchets dans le laboratoire ? Cout, manutention ou écologie

En sillonnant les labos et en papotant avec la crème des SuperMicrobiologistes, on a déniché plusieurs solutions astucieuses pour faire maigrir vos poubelles.

Dans cet article on va vous faire découvrir 7 solution pour vous mettre au … vert.

Sommaire :

  1. Diviser vos volumes d’EPT par 2,5
  2. Remplacer les tubes en verre des dilutions
  3. Réduire le nombre de tubes et de boîtes de Petri
  4. Remplacer les boites de Petri par des solutions plus “légères”
  5. Faire don des réactifs périmés
  6. Composter / méthaniser les échantillons alimentaires
  7. Réutiliser les cônes de pipettes

Qu’est-ce qu’une DASRI ?

poubelles jaunes utilisées pour les déchets des laboratoires de microbiologie, les DASRI
Les fameuses « poubelles » jaunes pour les DASRI

Une DASRI, ou Déchet d’Activité de Soins à Risques Infectieux, est un déchet qui peut être contaminé par des agents infectieux, comme des bactéries ou des virus. Il présente donc un risque pour la santé publique s’ils n’est pas géré correctement.

Les DASRI doivent être collectés, stockés et éliminés de manière spéciale (incinération) pour éviter tout risque de propagation d’infections.

La gestion des DASRI est coûteuse en raison de la logistique, de la réglementation, ainsi que des équipements et de la formation nécessaires pour garantir que ces déchets ne posent pas de risques pour la santé publique.

On a tous ces poubelles (ou sacs) jaunes dans nos laboratoires… voyons maintenant comment nous pouvons réduire leur taille !

1 – Diviser vos volumes d’EPT par 2,5 : Supplément PIF par Bio-Rad

The PIF supplement from Bio-Rad allows for a 2.5-fold reduction in the volume of BPW used for enrichment broths.
La solution Supplément PIF de Bio-Rad

Le supplément PIF développé par Bio-Rad permet de réduire la dilution des aliments dans l’EPT de 1:10 à 1:4.

Il s’ajoute directement à l’Eau Peptonée Tamponnée (EPT) du bouillon d’enrichissement, utilisé pour la recherche des Cronobacter, Salmonella, Enterobacteriaceae et STEC.

Imaginez un peu le gain en termes de déchets ?

  • Pour 100 échantillons de 25g, on passe de 22,5 litres d’EPT à 5,6 litres… soit une économie d’environ 17 litres.
  • Pour 100 échantillons de 375g, le gain atteint 225 litres d’EPT.

La réduction des déchets (et donc des DASRI) se chiffre en milliers de litres par an… C’est également autant de poids en moins à soulever !

Les autres avantages du Supplément PIF : 

  • Validé : Certifié AFNOR et AOAC pour les produits à faible humidité (farine, poudre de lait et  poudres diverses).
  • Un bouillon, plusieurs cibles : Avec le même bouillon (EPT + supplément PIF) vous pouvez tester pour plusieurs pathogènes Cronobacter, Salmonella, Enterobacteriaceae, STEC.
  • Moins de Troubles Musculo-Squelettiques (TMS): En réduisant les volumes de préparation, le supplément facilite le travail des techniciens. Pour les échantillons de 375 g, le sachet ne pèse “que” 1,5 kg contre 3,75 kg habituellement.
  • Flexibilité des méthodes de détection : Après 18-20 heures d’incubation, la détection peut se faire par PCR (méthode iQ-Check) ou avec des milieux chromogéniques RAPID’Chromogenic.
  • Indicateur coloré : Le supplément est de couleur bleue, ce qui permet de vérifier d’un simple coup d’œil qu’il a bien été ajouté.

PIF, un supplément qui a du… nez 😉 !

2 – Remplacer les tubes en verre des dilutions : Serial Diluteur d’Inlabtec

Le Serial Diluter d'Inlabtec, pour simplifier les dilutions en série dans le laboratoire de microbiologie.
Serial Diluter d’Inlabtec

Ce système permet de faciliter et de standardiser les dilutions en série. Mais il a un autre avantage, il permet de réduire le volume des déchets.

Les tubes en verre (lourd) sont ici remplacés par des sachets en plastique qui ont l’avantage d’être beaucoup moins volumineux et lourds que le verre.

Les autres avantages Serial Diluter d’Inlabtec :

  • Homogénéisation automatique :
    Plus besoin de vortex ! Le diluteur en série garantit des dilutions parfaitement homogènes et reproductibles à chaque utilisation.
  • Ergonomie optimisée :
    Fini les tubes, bouchons et manipulations répétitives d’ouverture/fermeture. Il suffit d’ajouter l’échantillon dans le sachet, réduisant ainsi le risque de troubles musculo-squelettiques (TMS).
  • Fiabilité maximale (ou presque !) :
    Une lumière indique clairement le sachet à utiliser à chaque étape, guidant l’opérateur pas à pas pour limiter les erreurs.

3 – Réduire le nombre de tubes et de boîtes de Petri : Ensemenceurs en spiral d’Interscience

ensemenceur en spiral de chez Interscience, modèle easy spiral pour la microbiologie
Système d’ensemenceur en spiral (modèle d’Interscience)

Voici un autre appareil qui permet d’automatiser la dilution en série. L’ensemenceur spiral permet d’avoir 3 dilutions sur une même boîte de Petri.

On économise donc beaucoup de tubes et des… boîtes de Petri.

Les autres avantages de l’Easy Spiral d’Interscience :

  • Moins de dilutions, plus d’efficacité :
    Avec une seule boîte, couvrez 3 dilutions et profitez d’une plage de comptage allant de 100 à 1 x 10⁷ UFC/mL.
  • Automatisation :
    Moins de risques d’erreurs.
  • Un étalement toujours parfait :
    Fini l’utilisation du « rateau » pour l’étalement ! L’ensemenceur automatique assure une répartition uniforme et reproductible.
  • La version easySpiral Dilute permet d’aller encore plus loin :
    Cette version automatise jusqu’à 5 dilutions en série (1/10e) avant d’étaler en spirale. On peut atteindre 10^12 UFC/mL.

4 – Remplacer les boites de Petri par des solutions plus “légères”

Pétrifilm microbiologie
Petrifilm
media pad de chez Merck pour la microbiologie
Media Pad
Compact Dry de chez Shimadzu pour la microbiologie
Compact Dry

Faut-il encore présenter les Petrifilms ? Il s’agit d’un support contenant un milieu de culture (sélectif ou pas) permettant de remplacer les boîtes de Petri.

Ils ont l’avantage d’être très fins et légers (environ l’épaisseur d’une feuille de papier). Autant dire qu’ils ne prennent pas beaucoup de place dans la poubelle DASRI.

Mais Petrifilm n’est plus tout seul, depuis quelques années d’autres produits sont arrivés sur le marché, comme les Media Pad ou les CompactDry.

5 – Faire don des réactifs périmés

Que faire avec ses boîtes de Petri périmées ?

Au lieu de les jeter à la poubelle, pourquoi ne pas les donner à une université locale (BUT ou BTS) qui pourra les utiliser lors de TP par exemple ?

Retrouvez les formations de l’enseignement supérieur à coté de chez vous ici :

Si vous souhaitez ajouter votre formation cliquez ici.

Et voici une belle histoire de collaboration entre un laboratoire de microbiologie et une formation en microbiologie : https://supermicrobiologistes.fr/que-faire-des-geloses-perimees/

6 – Composter / méthaniser les échantillons alimentaires

Alors qu’à partir du 1er 1anvier 2024 les particuliers français auront l’obligation de trier leurs déchets alimentaires dans une poubelle dédiée, que devront faire les laboratoires de microbiologie avec les tonnes d’échantillons alimentaires qu’ils reçoivent pour leurs analyses ?


Par exemple, le laboratoire Microsept a mis en place un partenariat avec une association locale pour la mise à disposition d’un composteur.


Et que faire des échantillons de viande ? Ils ont également trouvé un partenariat avec le Refuge de l’Arche qui utilise la viande pour nourrir de grands félins… entre autres !

7 – Réutiliser les cônes de pipettes


Encore un exemple qui nous vient du Laboratoire Microsept (décidément !). Ils ont lancé un projet interne pour nettoyer, stériliser et réutiliser les cônes de pipettes.

L’étude de faisabilité est déjà faite, les résultats sont plutôt positif. A quand le retour de la boite de Petri en verre réutilisable ?!

Si vous connaissez d’autres technologies ou astuces permettant de réduire les déchets nous serons très heureux de pouvoir les ajouter à cet article. Partagez vos expériences en commentaire.

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