Comment fonctionne un PSM (Poste de Sécurité Microbiologique) de type 2 ?

Comment fonctionne un PSM type 2 ?

Aujourd’hui, la plupart des laboratoires de microbiologie utilisent un Poste de Sécurité Microbiologique de type II. Mais combien de microbiologistes savent exactement comment fonctionne cet outil ?

Connaître le principe de fonctionnement d’un PSM, permet de mieux le comprendre et donc d’éviter les erreurs de manipulation pouvant aboutir à une contamination.

A la fin de cet article, le PSM n’aura plus de secret pour vous !

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Quel est le rôle d’un PSM type 2 ?

Principe de fonctionnement d'un PSM (Poste de Sécurité Microbiologique) de type 2
Principe de fonctionnement d’un PSM de type II

Le poste de sécurité microbiologique de type 2 (il existe 3 types) à 2 objectifs. Il permet de protéger : 

  • l’environnement du laboratoire et le manipulateur d’une contamination provenant de l’échantillon.
  • L’échantillon d’une contamination provenant du manipulateur et de l’environnement.

La composition d’un PSM de type II

dessin montrant tous les élements qui composent un Poste de sécurité Microbiologique de type 2
Composition d’un Poste de Sécurité Microbiologique de type 2 (crédit photo Kaptitude)

Peu importe la marque et le modèle, les éléments essentiels d’un PSM sont toujours les mêmes. Faut-il encore s’accorder sur le nom de ces éléments… Pour vous aider, voici donc le glossaire du Poste de Sécurité Microbiologique :

  • La veine de garde : C’est un élément immatériel qui est créé par l’aspiration de l’air du laboratoire vers le dessous du plan de travail du PSM. Cette veine de garde est en fait un rideau d’air qui permet de protéger le manipulateur d’une contamination.
  • Les grilles de reprise d’air : Ces grilles se situent autour du plan de travail (devant et sur les cotés). Elles permettent de récupérer l’air descendant et l’air entrant (au niveau de la veine de garde).
  • Le plénum : Normalement celui-là on ne le voit jamais… sauf lorsqu’on change les filtres. Le plénum se situe dans la partie haute du PSM. C’est une chambre hermétique qui va stocker l’air “contaminée”.
  • Le motoventilateur : On l’appelle également moteur ou ventilateur. Il permet de créer la veine de garde (par aspiration) et de pousser l’air contaminé au travers des 2 filtres (extraction et soufflage). C’est lui qui permet d’avoir un flux laminaire constant à l’intérieur du PSM. En fonction des modèles, il peut y avoir 1 ou 2 ventilateurs.
  • Le filtre d’extraction : C’est le filtre au travers duquel de l’air est rejeté dans le laboratoire. Il permet de ne pas contaminer l’environnement du labo en conservant les contaminants à l’intérieur du plénum. Il existe plusieurs types de filtres (HEPA, ULPA).
  • Le filtre de soufflage : C’est le filtre au travers duquel de l’air est injecté dans l’espace de travail du PSM. Il permet de protéger l’échantillon d’une contamination.

Principe de fonctionnement d’un PSM de type 2

détail du fonctionnement d'un PSM (Poste de Sécurité Microbiologique) de type 2.
Principe de fonctionnement d’un PSM de type 2 (crédit photo Kaptitude)

Même si un poste de sécurité microbiologique peut paraître compliqué, son principe de fonctionnement est en réalité très simple.

Pour protéger le microbiologiste, le PSM aspire en permanence 30% d’air au niveau de la veine de garde. Cet air “contaminé”, passe sous le plan de travail (il ne rentre pas en contact avec l’échantillon) où il est rejoint par l’air du flux laminaire puis vont ensemble dans le plénum.

Dans le plénum :

– 30% de l’air est rejeté dans le laboratoire. Cet air passe dans un filtre qui permet de le rendre stérile et donc de protéger l’environnement. Cet air est rejeté vers le plafond du laboratoire, il est donc important d’avoir un peu de hauteur 20-30cm, sinon le flux est perturbé et le PSM se met en alarme.

– 70 % de l’air restant passe au travers le filtre de soufflage pour être réinjecté dans l’espace de travail sous la forme d’un flux laminaire stérile… et la boucle est bouclée !

Les filtres utilisés dans un PSM

A l’intérieur d’un poste de sécurité microbiologique on retrouve 2 filtres; Le filtre de soufflage et le filtre d’extraction.

Il existe plusieurs types de filtres, qui vont avoir une “porosité” plus ou moins importante, les filtres HEPA (High Efficiency Particulate Air) ou ULPA (Ultra Low Penetration Air).

Le savez-vous ?
Lorsqu’on démarre un PSM, avant de pouvoir l’utiliser généralement il faut attendre une durée de préchauffage. Ce temps de préchauffage permet entre autres de recycler tout l’air du PSM, de monter le ventilateur à plein régime, mais aussi et surtout de charger électrostatiquement les filtres HEPA/ULPA. Ces filtres atteignent leur efficacité maximale une fois chargés.

Filtre HEPA utilisé dans les PSM (Poste de Sécurité Microbiologique)
Filtre HEPA utilisé dans un PSM de type 2

Ces filtres sont des technologies de filtration d’air qui permettent de filtrer les particules ayant une taille supérieure à 0,3 microns. Pour rappel, une bactérie mesure de 0,5 à 3 microns.

Classe des filtres utilisés dans les PSM selon la norme NF EN 1822-1:

Groupe de filtreClasse de filtreEfficacité*
HEPAH1499,995%
ULPAU1599,9995%
Filtres utilisés dans un PSM
*efficacité du filtre à bloquer un % des particules de 0.3 µm. 

Une très grande majorité des PSM que l’on retrouve dans nos laboratoires sont équipés avec des filtres HEPA H14. Généralement le filtre ULPA est une option.

A quelle fréquence remplacer les filtres d’un PSM ?

Ça c’est la question à 1000€ qui appelle la réponse de Normand « Ça dépend » !

La fréquence de changement des filtres va dépendre de l’encrassement de ceux-ci. Plus il y aura de particules en suspension dans le labo ou dans vos échantillons, plus les filtres vont s’encrasser, puis colmater. C’est à ce moment là que le PSM se met en alarme.

On va se mouiller un peu… En règle général, dans les laboratoires de microbiologie, on remplace les filtres de PSM tous les 4 à 7 ans (c’est pas une fourchette, c’est un râteau !).

Attention, un filtre encrassé va avoir un impact sur le fonctionnement du PSM. Pour conserver un flux laminaire constant le ventilateur va devoir souffler plus fort, le PSM va donc faire plus de bruit et s’user plus vite.

Conclusion sur le fonctionnement d’un PSM

Maintenant que nous savons comment fonctionne un PSM, on comprend que si on veut protéger l’échantillon, l’environnement et le microbiologiste, il faut : 

  • Perturber le moins possible la veine de garde.
  • Ne pas obstruer les grilles de reprise d’air.
  • Bien nettoyer tout ce qui rentre dans le PSM.
  • On nettoie bien son labo pour éviter d’envoyer trop de poussière dans la veine de garde (colmatage du filtre).

Et vous, a quelle fréquence remplacez-vous vos filtres ?

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4 réponses
  1. Alnus fanatique
    Alnus fanatique dit :

    De l’eau de roche cet article, merci supermicrobiologiste …
    Concernant l’air qui est rejeté vers le plafond du laboratoire et la recommandation d’avoir un peu de hauteur 20-30cm, sous risque de perturber le flux du PSM et de le mettre en alarme, je ne peux que confirmer,ayant eu le soucis … J’ai du démenager mon laboratoire il y a quelques années et me suis retrouvée dans un labo tout neuf mais très bas de plafond … le PSM tenait au cheveux pres en hauteur … ca n’a pas loupé il a categoriquement refusé de fonctionner correctement … on a du percer le plafond et gainé l’extraction au travers du plafond pour extraire vers l’exterieur … maintenant je le sais hahaha la hauteur c’est important !
    Concernant les filtres eux ils sont mignons, quasiment jamais changé en plus de 20 ans mais toujours passé les controles haut la main .. C’est le controle annuel qui nous donne le GO sur le changement dans 99% des cas, sinon le PSM nous alerte par une alarme sonore / visuelle, la vitesse des flux est également surveillée quotidiennement

    Répondre
    • pierre
      pierre dit :

      20 ans sans changer de filtre ?? C’est certainement un record !!! Après cela dépend de la fréquence d’utilisation, des produits analysés (les poudres ça colmate plus vite) et de la propreté du labo (il faut éviter les poussières !)… mais 20 ans quand même !!!!

      Répondre
      • Alnus fanatique
        Alnus fanatique dit :

        non pardon j’ai pas été clair hihihi, quasiment jamais mais pas jamais … de mémoire ils ont du etre changé 2 fois en 22 ans

        Répondre

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